29 mars 2018: Playa del Carmen
Pendant que Marie Hélène et Dame Glück visitent entre filles le musée Frida Kahlo, les cavalleros s’occupent des 3 petits guignols sur l’aire de jeu et vont sur Le Muelle (la jetée de Playa del Carmen)
C’est d’ici que partent les ferries pour Isla Cozumel. Une île qui représente une véritable industrie du tourisme de masse.
On a une vue sur les immeubles du bord de mer de Playa.
Didier nous explique que la mer avance de plus en plus d’année en année ; avec cette montée des eaux, la plage est de plus en plus étroite coincée entre la mer et les immeubles. Par ailleurs, depuis 5 ans les algues brunes (les Sargasses) envahissent le littoral à cette saison et s’échouent sur les plages.
Et ça inquiète les professionnels du tourisme! Un panneau nous explique qu’il ne faut pas être alarmiste : les Sargasses sont des algues dérivantes qui constituent un habitat et un refuge pour de nombreux qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
C’est certes vrai mais le phénomène s’amplifie de manière dramatique depuis peu : un million de tonnes d’algues sargasses sont annoncées sur les plages du littoral Riviera Maya d’ici la fin de la saison.
Les plages les plus populaires, comme Cancun, Playa del Carmen et Tulum, réputées pour leur sable blanc et leur mer turquoise, ont vu déferler ces derniers jours des marées d’algues brunes qui en s’échouant dans le sable dégagent une odeur forte lorsqu’elles meurent et se décomposent (causée par le H2S, sulfure d’hydrogène qui est un poison au delà d’une certaine concentration). Près de 500 kilomètres de littoral sont susceptibles d’être atteints par cette invasion au Mexique.
Celles-ci viendraient du Brésil à cause de l’utilisation d’engrais à grande échelle… Les causes de ce phénomène récent sont encore mal connues : le changement climatique serait le principal responsable, combiné à un changement des courants. Ces algues proliféreraient en mer grâce aux apports de nutriments (phosphate, nitrate) d’une agriculture intensive et un lessivage des sols plus important, suite à la déforestation croissante de l’Amazonie.
La Riviera Maya étant un enjeu financier pour le Mexique, le gouvernement a envoyé des militaires nettoyer les plages, pour aider les autorités locales et les groupes hôteliers. Le but : éviter de faire fuir les touristes. Business business…
Certaines entreprises tentent d’en tirer parti, en se penchant sur l’usage que peuvent avoir les sargasses. En projet, par exemple : les utiliser pour fabriquer des briques ou du biocarburant.
Allez !!! On ne va pas se laisser démonter quand même. Retournons au Parque Fundadores
On y attend nos femmes car un spectacle va commencer
Ce sont les Voladores (Hommes-Oiseaux ou Hommes-Volants)
qui entament une danse
Bien antérieure à la conquête espagnole, la plus populaire de toutes les danses mexicaines est cette danse des Voladores, d’origine Totonaque de la région Papantla dans le Véracruz
Les Voladores sont vêtus de costumes traditionnels richement ornés : pantalon rouge brodé, chemise blanche, coiffe conique cousue de miroirs et de rubans.
Le rite commence par l’ascension d’un mât de 40 mètres de haut
par 5 hommes
4 hommes s’installent autour du 5ème appelé le “Caporal” (jouer de flûte et de tambour) sur une petite plateforme tout en haut du mât.
ça donne le vertige!!!
Au son du tambour et de la flûte, les 4 hommes font tourner la plateforme pour y enrouler 4 longues cordes reliées au mât autour desquelles ils s’attachent.
La flûte invoque Chichini, le dieu du soleil
Quand le Caporal arrête de jouer du tambour et après avoir salué les 4 points cardinaux, les hommes, attachés par les pieds se jettent en arrière du haut du mât !!!
têtes en bas et les mains tournées vers le ciel
Avec l’effet de la force centrifuge, les danseurs descendent gracieusement les bras tendus en faisant de grands cercles en direction de la terre. Ils tournent autour du mât
Pendus par un pied, ils évoluent autour du mât en décrivant des cercles de plus en plus larges à mesure que leur corde se déroule
Ce rite était un hymne au temps qui passe et un culte à la fertilité : Les quatre danseurs représentaient les quatre points cardinaux, et la chute représentait la pluie qui tombe sur la terre pour la fertiliser.
Chaque danseur fait 13 fois le tour du mât (représentant les 13 mois du calendrier préhispanique) et ils réalisent donc 52 tours à eux quatre, en référence à l’année solaire du calendrier préhispanique.
et arrivent doucement prés du sol, puis ils se redressent par une pirouette agile et atterrissent sur la terre ferme.
Le caporal redescend à son tour à l’aide d’une corde.
La cérémonie rituelle des Voladores a été Inscrite en 2009 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Le mythe Totonaque est à l’origine du rite des hommes volants. Ce mythe raconte que pendant une longue sécheresse, 5 hommes ont décidé de faire une offrande à Xipe Totec, le dieu de fertilité, pour faire revenir la pluie.
Ces hommes se sont rendus dans la forêt et ont cherché l’arbre le plus grand et le plus droit. Après une nuit de prière et de jeûne, ils ont demandé de l’aide à l’esprit de l’arbre. Ils ont ensuite coupé et ramené l’arbre et ils l’ont planté au milieu de la place du village.
Les hommes se sont mis des plumes sur le corps pour que Xipe Totec écoute la demande de ces hommes oiseaux. Les 5 hommes ont prié leur dieu en se jetant du haut de l’arbre tout en tournant autour, attachés à des cordes.
Le vol de ces quatre danseurs symbolise les âmes des guerriers morts qui, au milieu de la journée, lorsque le soleil est au zénith, reviennent sur terre, transformées pour un instant en oiseaux. Leur vol synchrone symbolise l’unité de l’humanité et du cosmos.
En video:
Après ce sympathique spectacle on va voir la jolie petite église : Capilla de Nta Señora del Carmen
Les fidèles sont là pour la messe
Il se fait tard. Didier et Marie-Hélène nous déposent au supermarché. Et on y a trouvé des palais de Dame (comme ceux de Tourcoing!) pour grignoter 😉
Retour à pied le long des coccinelles, en direction de l’appartement d’Alizée
C’est notre dernière soirée à Playa Del Carmen. Demain on quittera nos amis. On est un peu tristes et les 2 petits très difficiles voire insupportables!
En vidéo :
C’est tellement chouette de vous retrouver dans votre périple !
Impressionnants ces voladores !😀
Le vieux rêve de l’homme !
Insupportables les deux petits?…comme disait Alex-lex :”C’est pas possible !”😀
La vidéo est à voir + tard : autre plaisir pour tout à l’heure 😀!vous embrassons. Bisous, câlins à nos petites bobines (quel que soit le degré de sagesse …!😀
Un grand merci pour l’histoire mythique des hommes-oiseaux !
C’est très beau et renvoie à l’angoisse de l’homme devant ce qui le dépasse.
Les enfants regardent ce spectacle traditionnel avec beaucoup d’attention. Sauf Victor qui est encore trop petit😀
Vous embrassons très fort. Bisous, câlins à nos petites bobines