3 états du Mexique : Du Campeche au Chiapas en passant par le Tabasco

Samedi 14 avril 2018
14h00 : de Edzna, on a encore une longue route jusqu’à Palenque et ce sera éprouvant!

Tiens, une anecdote.  C’était il y a 2 semaines. Dialogue avec Didier. Alors Dame Glück pose une question :
–  Et le Chiapas, ça a l’air d’être bien sympa. C’est sécurisé. Pas trop risqué ? ça vaut le coup ?
– Ouais , c’est plutôt beau. C’est pas dangereux. Bon, une fois sur la route, on s’était fait braquer avec par un type avec un flingue. Mais juste une fois. Bon, on a redémarré et on a accéléré. Rien de bien grave quoi ! (c’était au fin fond du Chiapas vers San Cristobal de las Casas)
– Ah ouais quand même !!! Et Palenque ?
– Oui, Palenque c’est vraiment magnifique. Mais bon, non, la route est vraimmeeent trooop loooongue !!!!
Avec la mine de Galabru quand il parle  “du Nooooord ”
Ah , sacré Didier tu nous auras bien fait rigoler.
Et Marie Hélène : “Tranquille Didier. Tranquille. ça va aller”

Bon donc on sait à quoi s’attendre aujourd’hui. Vamos !!!

D’autres font la route dans des conditions bien pires que nous.

Blague à 2 balles : qu’est qu’on pose en premier quand on s’assoit ?
Son…

Des gamelles ou des bidons ?

Les topes
ça abîme les caisses

La route sera vraiment longue pour certains

Dommage que cette si jolie mer soit aussi si polluée par les usines pétrolières de la région

ça c’est de la langouste !

On traverse la frontière avec le Tabasco sans encombre

Puis l’impressionnant poste de frontière en arrivant au Chiapas ; Là, ça rigole moins …

Bon on est passés sans le moindre souci. Chiapas nous voilà !

Arrivée en fin de journée à Palenque

Edzná : Seuls dans le Monde Perdu Maya

Samedi 14 avril 2018 :
Après un solide petit déjeuner au Francis Drake de Campeche, on prend la route pour Palenque. Mais d’abord on fait un  crochet  par une petite route pleine de topes en direction du site d’Edzna, ce qui signifie «la maison des Itzáes »

En video :

Le site, en pleine jungle, est sauvage

Pas un chat…

Mais que fait Victor  ?

Ben il n’a même pas peur. Tout comme Loïc il court directement vers ce puits sans fond (chultune) histoire de tomber dedans ? Dame Glück est obligée de les recadrer.

La cité d’Edzná, avait l’un des système hydraulique les plus avancés des villes mayas, avec des réseaux souterrains ingénieux pour capturer et retenir l’eau de pluie, ce qui a facilité l’irrigation et l’entretien d’une population de plus de 25 000 habitants. Ce réseau de canaux drainait la vallée et l’eau était amenée vers un lagon, transformé en barrage, par des murs de soutènement. Tandis que d’autres canaux servaient à irriguer les champs. Cela a favorisé un degré d’humidité optimal dans la terre, pour une culture intensive, tandis que les canaux ont permis de développer la pêche, en plus d’être utilisés comme moyen de communication.

Tiens voilà  un passage secret…

…vers les mystérieuses cités de pierre

De l’autre côté on arrive sur un sacbé (ancienne route commerciale  maya). Le site est sauvage, désert mais très bien entretenu

Au bout du sacbe : une volée de marches

c’est raide

Et du haut des escaliers, c’est juste fantastique !!!

On arrive sur une sorte d’impressionnant plateau rectangulaire, la Gran Acropolis, qui regroupe 5 constructions à 360° degrés, et en face l’edificio des Los Cinco Pisos

C’est un temple haut de 31,5 m d‘une grande majesté architecturale, avec ses 30 chambres réparties sur ses 5 niveaux. (interdiction d’y monter)

Ce temple-palais contient une série de glyphes sculptés qui racontent des événements importants de l’histoire d’Edzná. 

Et si on montait encore plus haut : au sommet de l’un des temples de l’Acropole ?

D’en haut on voit bien les structures monumentales de cette énigmatique acropole.

Au pied de cette grande pyramide il y a un glyphe daté de l’an 652 après JC (mais les périodes de construction se prolongèrent jusqu’au XIVe siècle après JC). Ses 27 habitations ont toutes leurs façades orientées plein ouest avec certaines ouvertures voûtées (ce qui est rare dans la technique maya). Sur les autres faces du bâtiments, seul le premier niveau du côté nord a été partiellement exploré ; le reste est encore enfoui sous la jungle. 

Allez on monte sur l’autre pyramide !

Quand on tape dans nos main la pyramide nous répond avec le cri de l’oiseau.

Le plan de la cité :

On traverse une immense pelouse,appelée plaza grande, bordée par la Casa Grande, des gradins de 135 mètres de longueur. Allez on y monte !  Nohochná était dédiée aux tâches administratives

On peut y admirer tout le site. On a le Templo Sur et le Juego de Pelota à droite, la Plataforma de los Cuchillos qui part sur la gauche, et en face, l’ensemble des pyramides de l’acropole entourant Los Cincos Pisos.

El Templo de Mascarones. Un escalier avec…

Des glyphes et des statues partout. C’étaient des artistes, ces guerriers sanguinaires !

avec ses 2 superbes masques en stuc de la divinité solaire Kinich Ahau reconnaissable à son strabisme (soleil levant- soleil couchant), à sa dent limée et au piercing de sa cloison nasale

Le jeu de pelote

Edzná a commencé à décliner progressivement, jusqu’à son abandon total en 1450 après JC

Dans une palapa des stèles anciennes sont exposées

L’une d’elles montre la défaite d’un ennemi humilié et dans une posture délicate sous les pieds de son ravisseur aux sandales ornées.
Les hiéroglyphes ont pu être déchiffrés et précisent que la scène représentée  date de 790 après JC et correspond à un rituel d’ «attachement de pierre» (utz’apaw tuunil). On a pu reconstituer le nom propre de ce personnage, écrit phonétiquement “Chowa” suivie du titre “B’aahkab. ” (à la tête de la terre), reliant en même temps le concept religieux des divinités soutenu par les sentiers du cosmos avec celui de l’organisation politique de la région d’Edzná

Cette autre stèle est le portrait d’une femme qui a gouverné Edzná à la fin du VIIe siècle après JC. Elle est assise sur un trône recouvert d’une fourrure en peau de jaguar et elle porte une grande coiffe et des bijoux typiques de son rang. Elle porte le titre royal – Kal’omte ‘, qui dans des endroits comme Calakmul et Tikal est réservé exclusivement aux individus qui détenaient la plus haute place dans la  hiérarchie politique et militaire. Cela confirmerait l’hypothèse selon laquelle Edzna était une capitale régionale – du moins pour ce moment historique.

Le texte glyphique est daté 6 Kib’ 18 Yaxk’in (19 Yaxk’in au Petén), correspondant a la cuenta larga 9.11.4.14.16 ( soit le 16 juillet 657 après JC) et fait apparemment référence à un événement où cette dame aurait été «parée» pour participer à un rituel de montée sur le trône d’Edzná (nahway flx} k an? Ajaw Ixb ‘ak’Ixk’ ik’is). De références supplémentaires, nous savons que cette femme, avait pour nom pourrait être partiellement traduit par “La Dame divine ou la Dame de Sang”. Elle appartenait sans aucun doute à la plus haute hiérarchie féminine d’Edzná

Edzna vue du ciel :

Découvert en 1907 et après de nombreuses restaurations, ce site archéologique à été ouvert au public. C’est aujourd’hui un lieu touristique peu fréquenté de la région et donc bien moins connu que Chichen Itza.

Découvrir les ruines d’Edzná est une aventure incroyable : des vestiges mayas bien restaurés dans une nature intacte. Un lieu magique chargé d’histoire. C’est vraiment le pied de partir à la rencontre de cette ancienne civilisation !

Il est 14h00. On pique nique dans la voiture car ici il n’y a rien ni personne. On est loin de tout. On a encore une longue route jusqu’à Palenque et ce sera éprouvant!

En video :

Campeche, la ville coloniale fortifiée

Jeudi 12 avril 2018 : Après une journée riche en émotions nous arrivons à Campeche un peu avant le coucher du soleil, vers 19h20.

Et Ryme nous a trouvé une adresse au petits oignons pour y séjourner en plein cœur de la vieille ville.

Après s’être installés, on ressort manger. Et on va très vite tomber sous le charme de cette ville (300 000 hab ?) qui ne devait être qu’une étape et dont on n’attendait pas vraiment grand chose!

Campeche est une cité coloniale dont le cœur est entouré de remparts depuis le XVIIe siècle pour se protéger des nombreux pirates des Caraïbes. Mais maintenant les pirates y roulent en Chevrolet Camaro Noire !

Sous la surveillance des policiers et leur géniale petite voiture électrique  Renault Twizy encore plus petite que la non moins géniale Renault Twingo !

Partout de vieilles églises et de vieux monastères

Et ici dans les bars de flibustier les cocktails sont explosifs !

En fait le cloître c’est aussi une salle de théâtre parfois ou l’inverse…

Partout des bâtiments de l’époque coloniale

L’école de danse est stylée

Es la hora para comer en la calle !!!

Fajitas y guacamol !

Une fois l’estomac contenté, rentrons à l’hôtel :

C’est la grande classe!!!

Le lendemain, copieux petit déjeuner

le dieu soleil brille sur notre hôtel le Francis Drake. Nom d’un fameux pirate qui pilla la ville dès le XVIe siècle.

Nous partons à pied à la découverte de la vieille ville, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En video

Glück passe devant chez son pote radiologue

De jolies églises

Victor tombe nez à nez avec l’Ex Templo de San José

L’intérieur très sobre, a été aménagé en marché artisanal ; Dame Gluck a un peu de mal avec le concept ….

On est mieux dehors !

C’est une jolie ville aux façades colorées aux tons pastels et bien rénovées, avec ses rues en damier

Les chocolatiers ne sont jamais loin de nous ici au Mexique 😉

Un bolide du siècle précédent…

et un bolide de ce siècle

Y-a-t-il de l’eau dans ton puits ?

La population mexicaine dans toute sa mixité

Un poster d’un lieu mythique perdu dans la jungle à la frontière du Guatemala : Calakmul

Aurons-nous un jour la chance de pouvoir y aller ?

Les remparts

Campeche constituait le port principal de la région pour les conquistadores avec notamment l’exportation de bois de Campeche (un petit arbuste dont la sève était utilisée en teinturerie : couleur rouge et noir), de cire, de miel, de tubercules et de sel.
Mais le monopole commercial imposé par l’Espagne à ses colonies a pour conséquence le développement la contrebande et de la piraterie.

“Ils me cassent les oreilles mes petits frères”

Plaza de la Independencia plutôt appelé Zocalo

Pauvres pigeons !

Catedral de Nuestra Señora de la Purísima Concepción

Au pied des remparts, une maquette de la vieille ville

Vamos a la playa ?

La mer est magnifique ici mais les raffineries au sud-ouest la polluent sans que personne n’ose s’opposer à la toute puissante Pemex.

Apero Tiempo !

On trouve encore un super resto

Y siesta al hotel

On ressort en fin de journée pour se balader un peu. Malheureusement la forteresse Baluarte de San Carlos vient de fermer !

L’ambiance est festive, il y a un concert de rue et la foule danse, on sent la population  pleine de joie de vivre.

Campeche la noche :

 

Le groupe brésilien met le feu dans la rue !

On passe acheter à l’Oxxo de quoi se faire un pique-nique à la chambre, Victor s’est endormi en route et il faut (encore) le porter. On grignote dans la chambre et on trie quelques photos avant de passer cette dernière nuit à Campeche


Même au paradis, la pollution pose problème

Les mexicains sont des gens extrêmement accueillants, avec un sens de la famille et de l’amitié assez incroyable. C’est une des caractéristiques que l’on a ressentie souvent dans les pays latinos et qu’on ne retrouve pas toujours ailleurs.

Le Mexique, avec ses paysages à couper le souffle et sa culture ancestrale, est pour nous un des plus bel endroit au monde.

Mais malheureusement, il y existe de nombreuses inégalités sociales avec un niveau de pauvreté important dans les régions reculées.

Et ici pas d’organisation de ramassage des ordures.

Voici par exemple le bureau en palapa du gardien de l’un des sites historiques maya de la Ruta Puuc. De nombreux détritus jonchent le sol tout autour.

Les gens manquent de moyens pour stocker et éliminer leurs déchets.

Un peu plus loin en direction de Palenque, la route passe sous une jolie arche

Mais si on regarde d’un peu plus près…

on voit sans avoir besoin de chercher bien loin des détritus le long de la route

C’est le même constat sur des kilomètres à travers la jungle

Quelques panneaux de fortunes fabriqués par les locaux essaient de sensibiliser et d’éduquer les indélicats de passage (et croyez nous les touristes ne sommes pas les derniers à mal se comporter ici).

Voilà entre autres  pourquoi l’eau du robinet n’est plus potable dans la région.

Il y a aussi des feux de forêt un peu partout

La fumée encercle parfois complètement les routes

Culture sur brûlis  ? Feu accidentel ou volontaire ?

Paysage désolé de forêts brûlées

En video :

Au milieu de cela notre voiture bipe : le niveau du réservoir d’essence de notre auto flirte avec le zéro.  Mapsme et Google Map nous indiquent une pompe à 30 km ça nous fait un crochet mais on y va, on n’a pas le choix.

Et quand on y arrive : rien, nada, que dalle… pas une station essence ici. Il faut donc qu’on rebrousse chemin vers le village le plus proche en direction de Campeche.

On est tous très tendus, aucune envie de tomber en panne sèche a milieu de nulle part ! Les enfants sont difficiles et notre patience diminue. On est à 2 doigts de la grosse dispute familiale. Et oui, ces moments là aussi font partie de l’aventure, car des problèmes apparemment simples peuvent avec la fatigue et la promiscuité permanente prendre parfois des proportions plus importantes que dans notre cadre de vie habituel.

La Ruta Puuc : Sayil et son palais rose

12 avril 2018 : après Labna et Kabah, nous nous mettons en route direction le site de Sayil.

Le parking est désert. Personne à la guitoune du gardien non plus. On est encore une fois seuls au monde.

Sayil, située dans une vallée, a été créée  au XIIIe siècle. Il s’agissait d’une cité secondaire de 10 000 habitants, sous l’hégémonie d’Uxmal. L‘irrigation des terres agricoles se faisait par un astucieux système de chtulunes (citernes) indispensables dans une région au sous-sol poreux et dépourvue de cours d’eau.

Une magnifique stèle se dresse à l’entrée

Sayil a commencé à décroitre vers l’an 950 après JC.  et a été abandonnée 50 ans plus tard suivant un modèle de déclin rapide, caractéristique de la région de Puuc. 

Le site est encore plus sauvage que tous les autres de la Ruta Puuc et nous marchons ici en pleine jungle.

Rapidement au milieu des arbres se dresse devant nous un énorme bâtiment à moitié enseveli sous la terre et la végétation

Et si on en faisait le tour ?

De l’autre côté on découvre son énorme façade restaurée : El Palacio (Norte), de couleur rose. Colossal !!!

Encore un monument improbable en pleine jungle!

Ce palais long de 85 m et est construit sur une plate-forme à double terrasse, ce qui donne l’impression que le bâtiment a trois étages. 

Ses 90 pièces  pouvaient loger 350 personnes ,alimentées en eau par 8 chtulunes

Les Glücks seuls au monde

En vidéo :

On emprunte un sacbe à travers la forêt, qui nous amène à un bâtiment en ruine appelé El Mirador , un temple pyramidal semi-dégagé sur un fronton à claires-voies

Et on tombe nez à nez avec le phallique dieu de la fertilité  Yum Keep,  de forte constitution 😉

Sur le chemin du Palacio on remarque ces arbres qui nous envoient de la neige.

Ces flocons qui tombe sur nous : c’est du coton !!!

Le cotonnier est utilisé par les amérindiens depuis 7000 ans

Malheureusement, il faut qu’on quitte les lieux. On n’aura pas le temps de visiter le site de Xlapak car il nous reste encore pas mal de route pour atteindre notre destination du soir : la ville de Campèche

La Ruta Puuc : Labná, la vieille cité abandonnée

jeudi 12 avril 2018 :  De Kabah nous roulons 18 km à travers la jungle sur la Ruta Puuc pour atteindre la zone archéologique  de Labná

Labná est encore plus isolée que les autres ruines maya de la Ruta Puuc.

Voici le bureau des entrées. On s’écarte de plus en plus du tourisme de masse…

En video :

L’arbre de Tarzan est là pour accueillir nos zigotos.

Labná signifie vieille ruine abandonnée

Une date correspondant à 862 est inscrite dans le palais aux 67 pièces et 7 patios sur 2 étages. Cette cité construite en 750 comptait 3000 habitants.

Même si le site n’est pas complètement restauré les bâtiments sont quand même bien conservés. Et le côté sauvage et isolé a un charme fou…

Stucs ouvragés, colonnes et masques de Chaac

On est tout seuls au milieu de ces ruines millénaires imposantes, perdues dans la jungle

On emprunte ensuite un large sacbé

qui nous mène à une pyramide en partie effondrée surmontée de son temple (appelé El Mirador)

et à un insolite Arco Monumental à fausse voûte

Les enfants sont comme chez eux. Encore un endroit magique pour nos marmaillons

On décide de s’enfoncer un peu plus loin dans la forêt

Mais c’est un cul de sac

On revient donc par le même sacbé

 

C’est l’heure d’un mini pique-nique improvisé.

Ce site de taille humaine est un vrai coup de cœur pour nous (que de bonnes surprises au Mexique !!!)

On se remet en route direction Sayil

La Ruta Puuc : Kabah la Cité Ciselée

12 avril 2018 : Après une dernière session piscine à l’hôtel, nous quittons Uxmal vers les autres sites archéologiques Mayas de la Ruta Puuc. Nous avons droit à une grande scène de Loïc au moment du départ… il serait bien resté plus longtemps à chahuter dans la piscine le diablotin

On passe à côté de Santa Elena, unique petit village du coin, isolé dans la jungle et vivant principalement de l’agriculture (maïs, haricots, cacahuètes, courges, piments,…)

La vie ici est aussi centrée sur les vestiges archéologiques de la civilisation maya de grande importance comme Uxmal, Kabah, Sayil, Xlapak et Labná, et d’autres sites comme Nohpat, Xcoch et Mulchic qui n’ont pas été restaurés et qui appartiennent tous au style  Puuc

Nous voici dans la zone archéologique de Kabah (la main qui cisèle). Le parking est minuscule; on est loin du tourisme de masse de Chichén Itzá . Le gardien et sa famille vivent dans ces Palapas qui servent également de bureau d’entrée pour les rares touristes de passage comme nous.

On part découvrir le «Codz Poop» (Palais des Masques) et El Palacio

Kabah est le second plus grand site archéologique de la région après Uxmal. Des ruines de temples plutôt bien conservées

En video :

 

La majorité des bâtiments visibles a été construit entre le VIIe et le XIe siècle. Kabah a compté jusqu’à 10 000 habitants et était un important centre administratif, agricole et commercial. Comme beaucoup de cités antiques mayas elle a été mystérieusement abandonnée bien avant l’arrivée des conquistadors espagnols.

On arrive à l’autel des glyphes aux pierres sculptées sur 4 faces

Puuc ce mot Maya signifie collines et correspondant également au style architectural de cette région.

Kabah avec ses 250 masques de Chaac

Les masques de pierre du dieu Chaac (dieu de la pluie « le protecteur des récoltes ») avaient tous un nez crochu. Mais un seul  nez est encore intact

Ici pas de cénotes : pas d’eau dans les sous-sols. D’où l’importance du Dieu de la pluie. Les habitants construisaient donc des citernes souterraines (chultun) et priaient Chaac pour que l’eau tombe du ciel.

Le site est coupé en 2 par la route moderne que l’on traverse pour rejoindre…

Cette arche monumentale (arco monumental) est le point de départ d’un Sacbé antique (route blanche) de 18 km de long et 5 mètres de large mène à Uxmal.

Une grande partie des vestiges de la cité n’a pas encore été restaurée  comme la Grande Pyramide qui est désormais recouverte par la jungle. Nous sommes au pays des pyramides enfouies (les fameuses collines)

Ola el iguana !

Vamos on reprend la voiture et on continue quelques km sur la Ruta Puuc direction Labna

Uxmal : une histoire de cacao

11 avril 2018 :

  Aujourd’hui , on a décidé de faire plusieurs équipes ; Dame Glück et Alex partent visiter l’écomusée du cacao : Choco-Story est sur le site même d’Uxmal entre les cités antiques et notre hôtel

Alex est tout fier de partager une activité culturelle ! Et pas mécontent non plus d’échapper quelques heures à ses coquins de petits frères….

Statue d’une offrande de cacao au dieu de la fertilité

Le commerce entre les tribus mayas a commencé dès le IIIe siècle et s’étendait via les sacbé de la péninsule du Yucatan, vers le Tabasco, le Guatemala, le Belize et le Honduras.

De nombreuses marchandises transitaient : pierres de jade, pierres d’obsidienne, silex, luxueuses plumes de quetzal, coton, coquillages, poissons, cacao, sel, céramiques de luxe…

Les marchands d’objet de luxe étaient très appréciés des nobles. Les dirigeant s’en servaient ainsi comme espions.

Le seigneur de sécheresse et dieu des pluies est représenté  avec des cabosses de cacao attachées à son corps.

Alex nous présente la stèle de Ek Chuah (dieu de la guerre, bienfaiteur des marchands et des planteurs).

Encore maintenant, les planteurs de cacao organisent une cérémonie annuelle en son honneur. En haut à gauche de la stèle la représentation  du mot “Kakaw”

Le cacaoyer est un arbre tropical assez petit (6 à 15 mètres de haut), originaire du Mexique. Les premiers cultivateurs de cacaoyer furent les Mayas, il y a environ 3 000 ans ici même.

Ils utilisaient les fèves de cacao comme monnaie d’échange contre de la nourriture ou des vêtements. Le cacao doit sa valeur aux difficultés relatives à sa culture et à sa production . La faiblesse du rendement notamment en fait une denrée précieuse. Parmi les moyens de paiement primitifs, le cacao était l’un des meilleurs,  car les fèves pouvaient être divisées à volonté. Cependant, les Mayas et les Aztèques avaient également recours à des pièces de coton (les quachtli) qui représentaient une somme de travail donnée et servaient d’étalon pour les échanges ; un quachtli équivalait à environ 100 cabosses de cacao.

Comme toute monnaie qui se respecte, le cacao faisait lui aussi l’objet de diverses contrefaçons. Les faussaires vidaient par exemple la précieuse fève et la remplissaient ensuite de boue pour lui donner le poids équivalant à une fève de cacao.

Officiellement sa valeur en 1555 était fixée par un décret, qui spécifiait qu’un réal espagnol équivalait à 140 fèves. L’usage de la monnaie de cacao s’étendit aux pays qui forment aujourd’hui le sud de l’Amérique centrale et dura jusqu’au début du XIXe siècle.

Les mayas s’en servaient aussi pour préparer une boisson amère, le Xocoatl, qui n’a rien à voir avec le chocolat qu’on boit aujourd’hui. Ce breuvage était composé de fèves de cacao grillées et moulues, mélangées à de l’eau et des épices. La boisson chocolatée était réservée aux nobles et aux guerriers.

Au début du XVIe siècle, les conquistadores espagnols testèrent la boisson au cacao que buvaient les locaux. L’amertume et le goût épicé n’ont pas vraiment été apprécié jusqu’à ce que les espagnols commencent à réduire les quantités de piments et d’épices et à ajouter du sucre et de la cannelle. C’est cette recette, faite avec des ingrédients locaux et les ustensiles des amérindiens, qu’ils amenèrent en Espagne.

La plus ancienne recette de chocolat espagnol connue est de 1650 et elle avait pour ingrédients  cacao,  sucre de canne,  cannelle,  piment, anis, clou de girofle, roucou (achiote), amandes, noisettes et fleur oranger.

Le cacaoyer est cauliflore c’est à dire que ses fleurs et ses fruits poussent directement sur le tronc et ou sur les grosses branches.

Ses fleurs sont petites légèrement rosées. Un arbre produit environ 20 000 fleurs par an mais seulement 40 d’entre elles en moyenne donneront des fruits (les cabosses). Soit 1 fleur sur 500. Elles sont pollinisées par de petites mouches ou les insectes comme des fourmis.

Elles apparaissent toute l’année sur des renflements du bois de l’arbre, appelés coussinets floraux. Par conséquent, on trouve au même moment des fleurs et des fruits sur l’arbre.

Les cabosses ressemblent à un petit ballon de football américain. Chaque cabosse peut peser jusqu’à 400 g pour 15 à 20 cm de long. Sa maturation dure de 5 à 7 mois.

Certains oiseaux, comme les perroquets et les piverts, percent les cabosses pour en extraire la graine ou la pulpe douce et sucrée.  Mais aussi les rongeurs comme les écureuils et surtout les singes et les blaireaux sont grands fans de pulpe de cacao. Ces animaux apparaissent dans diverses représentations dans la céramique précolombiennes, probablement parce qu’ils contribueront à la prolifération de l’arbre en dispersant les fèves de cacao dans la terre.

Actuellement, la culture du cacao se fait par greffe pour augmenter la résistance de l’arbre :
– le  porte-greffe est un cacaoyer rustique né d’une graine sélectionnée pour sa résistance aux maladies des racines et pour sa bonne réceptivité du greffon
– le pied greffé est un morceau de branche d’arbre préalablement sélectionné pour ses qualités (résistance aux champignons, quantité d’épis productifs, goût du grain).
Le pourcentage de réussite de la greffe varie de 5 à 90%.

La récolte du cacao a lieu deux fois par an, pendant les mois de mai et de décembre. Malgré cela, il est très courant de voir des cabosses sur les troncs toute l’année.
A la différence des arbres fruitiers, la récolte se fait à la main. À l’aide d’une machette ou au moyen d’un couteau à longue poignée. Le cueilleur identifie les cabosses matures à leur couleur ou au son intérieur lorsqu’on tape dessus légèrement.

Immédiatement après la récolte, les cabosses sont rassemblées et coupées en deux (écabossage).

La jungle tropicale possède d’innombrables dangers pour les planteurs de cacaoyer, tels que la présence de grands carnivores (pumas et jaguars), de serpents (dont le venin est mortel en quelques minutes), de tarentules, de scorpions et d’insectes porteurs de maladies ou dont les piqûres peuvent très rapidement s’infecter.
Les grandes fourmis noires appelées tzaes représentent également un grand danger pour l’homme dans la jungle : ils expulsent l’acide formique (comme les fourmis de feu à la Réunion)

Chaque cabosse contient entre 25 et 75 graines appelées fèves de cacao regroupées en épis et  riches en amidon, en matières grasses et en alcaloïdes. Chaque graine mûre est entourée d’une pulpe blanche sucrée qui conditionne la fermentation.

Il existe 3 variétés de cacaoyer : le criollo, le forastero et un hybride des deux (le trinitario). Ils se distinguent par leur origine et l’aspect des cabosses ou des fèves.

– Criollos, d’Amérique centrale, cabosse verte ou rouge, fève blanche arrondie
– Forasteros, d’Amazonie, cabosse verte puis jaune, fève pourpre et plate
– Trinitarios, hybride des 2, Trinidad, Antilles.

Les fèves humides et la pulpe sont ensuite amenées dans la zone de fermentation. Elles y reposent dans des boites de bois recouvertes de feuilles de banane pendant 36h. C’est la phase anaérobie de la fermentation. La pulpe est le principal substrat de la fermentation, car elle apporte des sucres nécessaires au développement des bactéries qui les transforment ensuite en alcool et augmentent la température.

La 2e phase de la fermentation est la phase aérobie. Il faut retourner les fèves humides toutes 24 heures pour permettre la libération du CO2 et les remettre au contact de l’oxygène contenu dans l’air pour démarrer le phénomène d’oxydation, dominé par les bactéries acétiques, durant laquelle la température augmente jusqu’à 50 °C. Les bactéries oxydent l’alcool en acide acétique. Une odeur de vinaigre apparaît. C’est une étape cruciale pour le développement des arômes de cacao.

La fève change alors de couleur et de taille. La température redescend et l’odeur de vinaigre disparaît.
Si la fermentation est insuffisante le cacao peut prendre un gout désagréable de patate crue. A l’inverse une fermentation excessive peut ruiner le cacao (si une fermentation lactique se produit, elle donne au cacao un goût de lait tourné).
Il est alors important de sélectionner les fèves bien fermentées et d’enlever les autres.  C’est un travail long et fastidieux.

Un bon processus de fermentation permet d’obtenir du chocolat de très haute qualité gustative. Mais au Mexique ce processus est souvent remplacé par un simple lavage des fèves de cacao pour en faire de la poudre chocolatée pour les boissons.

Etape suivante : le séchage des fèves pour permettre leur conservation et éviter le pourrissement.

2 méthodes :

  • Soit étalées au sol sous le soleil idéalement sur des claies en bois pendant 1 à 3 semaines. C’est le méthode utilisée par les petits producteurs qui les font sécher dans leur cour. Mais quand comme il pleut souvent après la récolte il faut les couvrir régulièrement avec un système de toits amovibles. Cette une méthode longue et fastidieuse mais c’est aussi la meilleure car elle laisse du temps au processus chimique afin que la fève de garde tout son arôme. Le taux d’humidité de 55−60 % est ramené à environ 7 % et une partie de l’acide acétique, formé durant la fermentation, est éliminé.
  • Soit avec des séchoirs (par charbon, électricité, diesel,…). Méthode semi-industrielle moins qualitative

Les fèves de cacao les plus belles sont mises en sac de jute de 60 kg. Des millions de petits planteurs à travers le monde vendent ainsi leurs fèves fermentées et séchées (sous le nom de cacao marchand) à l’industrie chocolatière entre les mains de quelques multinationales

Vient ensuite l’étape de la torréfaction à 100−140 °C, pendant 20 à 40 min, qui développe des saveurs et arômes spécifiques. Elle favorise la séparation entre la coque et l’amande, et continue l’élimination de l’acide acétique formé à la fermentation. Plus de 500 composés volatils se forment alors pour donner l’arôme au chocolat.

Alex utilise un cribador (trieuse de grain)

C’est l’industrie chocolatière qui prend ensuite le relais :

Le concassage (broyage grossier) des fèves torréfiées donne ;
– des morceaux de coque qui sont éliminés par des souffleries et tamis
– et des morceaux de graine centrale (cotylédons appelé grué)

Le broyage à chaud 60°C (broyage plus fin) du grué pour le fondre et obtenir une pâte visqueuse malaxée : la pâte de cacao, aussi appelée masse de cacao (en anglais “cocoa mass”). La pâte de cacao est un produit semi-fini au goût amer qui est commercialisé sous le nom de «chocolat 100 % cacao sans sucre ».
Chauffée à 100−110 °C, cette pâte devient liquide : c’est la liqueur de cacao (en anglais ou “cocoa liquor”).

Le pressage de la  la liqueur de cacao dans une broyeuse hydrolique  permet de séparer :
– le beurre de cacao (partie grasse)
– les tourteaux (matière sèche), de couleur brune, formant des galettes. Ils sont pulvérisés (blutage) pour donner la cacao en poudre.

Le chocolat noir est fabriqué en mélangeant beurre de cacao pour le fondant, cacao solide (« tourteau » ) pour le goût, et sucre.

Résumé de toutes les étapes :

Au total 10 000 fleurs donneront 20 cabosses qui donneront 800 g de cacao qui donneront 1 kg de chocolat noir à 70%.

Pour obtenir du chocolat noir, on ajoute à la pâte de cacao du sucre et éventuellement du beurre de cacao pour le fondant (ou une autre graisse végétale).
Pour obtenir du chocolat au lait, on ajoute à la pâte de cacao du beurre de cacao (ou une autre graisse végétale), du lait en poudre et du sucre.
Pour obtenir du chocolat blanc, on ne garde que le beurre de cacao, et on ajoute du lait en poudre et du sucre.
Pour tous les chocolats, on ajoute souvent des arômes ou épices : très fréquemment de la vanille, mais aussi d’autres épices

Un coupe chocolat

C’est l’heure de la dégustation ?

On va déguster la boisson maya traditionnelle au cacao : à agrémenter par du piment pour faire comme la mayas ? non plutôt avec un peu de sucre et de cannelle  ! mais pas de sang humain comme le faisaient jadis les nobles à l’issue d’un sacrifice !!!!

On découvre ensuite tout un attirail d’ustensiles et d”outils très spécifiques:

Moules antiques pour fabriquer des piloncillos : sorte de pain de sucre de canne roux solidifié en forme de cône. Son unique ingrédient est le jus de la canne à sucre qui est cuit à haute température pour donner une sorte de  mélasse ensuite refroidie en pains.

Pince coupante pour les piloncilos

Un parcours ludique bien fait nous amène dans des allées d’un luxuriant jardin

Les autres cultures de la région : la yuca (le manioc)

El Guarumbo (le bois trompette) : son bois est utilisé pour fabriquer du papier, l’écorce  est utilisée pour fabriquer de la corde. Ses fruits nourrissent les singes qui vivent dans la cime des arbres ainsi qu’une quarantaine d’espèces d’oiseaux. Parfois leurs tiges sont habitées par des colonies de fourmis féroces . Traditionnellement, ses feuilles ont été utilisées pour soigner les problèmes cardiaques et le diabète.

Le pataxte est également connu sous le nom d’arbre mocambo ou d’arbre jaguar. La pulpe entourant les graines peut être consommée fraîche, et a une saveur douce et sucrée. Elle est considérée de moins bonne qualité que la variante theobroma cacao (cacaoyer).

Les Hultun (ou Chulub Tun) étaient des citernes ouvertes qui servaient à recueillir l’eau de pluie ou à stocker le maïs.

Compte tenu du climat de la région, il était vital de stocker autant d’eau que possible pendant la saison des pluies.
Ceux qui étaient utilisés pour stocker le maïs avaient des caractéristiques particulières pour éviter d’endommager les grains, de sorte que leurs conditions d’humidité et de ventilation étaient légèrement différentes.

Les études les plus récentes révèlent que certaines pourraient être utilisées comme chambre de fermentation pour des boissons alcoolisées telles que  le Balche (une sorte d’hydromel).

Le coton:

Pour les anciens mayas, le ceiba est un arbre sacré car il représentait la communication entre le ciel et le monde souterrain (infra-monde). De nos jours, leurs descendants le considère comme représentant la  sagesse et résistance. Cet arbre ouvre ses plus grandes branches aux quatre points cardinaux, communiquant ainsi avec les quatre dieux qui régissent les vents et la pluie. Selon les mayas le ceiba ne doit pas être détruit car c’est un être suprême considéré au même rang que leurs dieux ou divinité,. comme symbole de leur existence même.

Actuellement le bois du ceiba est très est utilisé pour fabriquer des canoës, des radeaux en contreplaqué, des boîtes d’emballage, etc.
Les graines sont comestibles; bouillies ou grillées, et produisent également une huile qui est utilisée pour fabriquer du savon. La fibre cotonneuse est utilisée dans l’industrie comme isolant thermique et acoustique dans les chambres froides, les refrigérateurs, et les avions mais aussi pour remplir les matelas et les vestes.

Ici vit en captivité un jaguar car il est soigné après avoir été blessé

Nous sommes dans un refuge pour animaux maltraités ou blessés qui ne sont plus capables de vivre en pleine nature en sécurité

Des singes araignées sont soignés ici aussi :

en video :


 

 

Une cérémonie Maya en l’honneur du Dieu Chaac : la propina (pourboire)est la bienvenue  

Abeille : ouille Alex! Durant la petite représentation destinée à nous montrer comment se passaient les cérémonies, une belliqueuse bestiole s’attaque à notre grand !

A l’époque pré-hispanique les morts de haute société étaient enterrés avec leurs effets personnels et des offrandes précieuses de jade, de jaguar, ou de céramiques.
Les mayas croyaient que toute chose sur terre avaient en soi un esprit vital. Ainsi les objets enterrés étaient perforés (tués) pour qu’ils puissent accompagner le défunt.
Les rites funéraires avaient pour eux une importance capitale pour que le défunt conserve son statut social dans l’autre monde.

D’autres croyance mayas prétendaient que les suicidés par pendaison, les gens sacrifiés, les guerriers morts sur le champ de bataille, les femmes décédées lors d’un accouchement, les prêtres, les dirigeants politiques allaient directement au paradis mayas. Lieu où residaient les 13 dieux qui fusionnaient en une seule divinité.

La cosmologie des sociétés pré-hispaniques était fondée sur des profondes croyances religieuses liées aux cycles et phénomènes de la Nature.
Selon la pensée mayas antique : le soleil devait livrer une bataille féroce tous les soirs contre des entités de l’infra-monde. C’était seulement en sortant victorieux qu’il pourrait ainsi revenir illuminer le Monde.
Le village offrait donc des coeurs au soleil dans le but de le fortifier et qu’il puisse se lever le lendemain matin et assurer la continuité de la vie.
D’autres offrandes à base de sang humain étaient censées maintenir ou altérer  l’ordre du cosmos.
Ainsi les sacrifices humains faisaient partie du cycle de la nature et de l’homme

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la majorité des gens sacrifiés étaient des volontaires. Avant le cérémonial, ces volontaires  buvaient diverses tasses de cacao mélangées avec de l’eau les mettant en état de transe grâce à la haute concentration en Théobromine du cacao. C’est un stimulant cardiaque à forte dose. D’ailleurs la dénomination de cette substance est provient de Theobroma, nom générique du cacaoyer signifiant « nourriture des dieux ».

C’est cette substance ( la théobromine) qui est particulièrement toxique pour les chiens et responsable de nombreux empoisonnements

Dans quelques contrées, le sang des prisonniers de guerre sacrifiés était récolté et utilisé comme base de la préparation du cacao que buvait les nobles et les prêtres pendant les cérémonies rituelles.

Les offrandes aux dieux consistaient en une boisson à base de céréales et de
cacao. Les fonctionnaires qui participaient aux rituels se perçaient la langue ou les oreilles, à l’aide d’épines de cactus, d’épines de raie manta, ou de couteaux de poche en obsidienne. Une fois l’incision faite, le sang était versé sur les fèves de cacao, et mixé avec la boisson qu’ils devraient offrir aux dieux.

 

Cette visite a vraiment été un   moment très agréable et enrichissant et c’est ravis que nous rentrons dans notre palace rejoindre le reste de la tribu

Uxmal : une pause de luxe pendant le voyage

11 et 12 avril 2018 : Sur le site de Uxmal, il n’y a pas d’habitants :

juste un hôtel de luxe et son annexe perdus dans la jungle et de l’autre côté de la petite route, l’entrée des fameuses ruines mayas.

C’est ici qu’on a reservé notre logement. Enfin pas tout à fait, plutôt dans son annexe  : la Casa del Mago. Sauf qu’on savait qu’il y avait une astuce (c’est Ryme qui nous avait donné le tuyau 😉 ) : l’annexe est en travaux. Et comme prévu, on est surclassés au Hacienda Uxmal Plantation & Museum après que l’employé ait fait durer le suspense.

Bingo ! On se retrouve dans ce grand hôtel pour un prix modique! Et pourtant mago (mage) en espagnol ne veut pas dire magot 😉

On se repose un peu avec le chien Droopy (en serviette de bain) qui veille sur le lit des enfants

Le style est un peu néo-antique 😉

C’est curieux d’être logé dans le luxe au milieu de la jungle, à 5 minutes à peine  de l’antique la cité maya de Uxmal

Les nuits sont calmes

Les matins, on ne se lève pas trop tôt, juste assez pour ne pas rater le petit déjeuner. “Continental “comme on nous a bien précisé ! C’est très guindé sauf que nous,on a super faim et 3 bouts de pain dans la gamelle de nos ogres c’est un peu léger. Allez ,avec un peu d’efforts notre serveur augmente la jauge.

Petites parties de Numécats

sympa la piscine…

mais lézarder au soleil, c’est pas trop notre truc à nous !!!!

Alors on alterne détente à l’hôtel, visite de nuit de la cité d’Uxmal, détente à l’hôtel, visite de jour de la cité d’Uxmal, détente à l’hôtel, visite du musée du cacao, détente à l’hôtel,…

Et les matins on se défoule dans la mega grande piscine 😉

Les soirs, on se fait livrer des burgers du bar (le resto n’est pas trop dans notre budget) et on les mange devant notre chambre

Buena Vida 🙂

 

en video :

Uxmal : le cri de l’oiseau et le ciel en colère sur la cité antique

10 avril 2018 : Après plusieurs heures de route, on s’éloigne de la ville de Merida. C’est la première fois que l’on traverse un paysage aussi urbain depuis qu’on a quitté Playa del Carmen. Progressivement on s’enfonce dans la campagne. On traverse de rares villages de plus en plus petits et de plus en plus éloignés les uns des autres. On arrive en fin de journée sur le site de Uxmal. Ici il n’y a pas d’habitants : juste un hôtel de luxe et son annexe perdus dans la jungle.

et de l’autre côté de la petite route l’entrée des fameuses ruines mayas.

A 19h30 on se met en route pour le son et lumière. On est à 2 pas des ruines de Uxmal (prononcez “Ouchmal”). Un chemin piéton joliment éclairé la nuit nous y mène.

La nuit tombe sur la Pyramide du Devin (Pirámide del Adivino).

Comme nous l’a conseillé Raphael, on tape dans nos mains : la pyramide nous répond en écho par un cri d’oiseau. C’est hallucinant !!!!

Un orage éclate au loin et s’approche en formant de magnifiques (et flippants) éclairs au dessus de nos têtes, éclairant les bâtiments de façon féerique.

En video :

On avance ensuite un peu plus loin pour s’installer dans ce que les espagnols ont appelé le Quadrilatère des Nonnes (Cuadrángulo de las Monjas) non pas parce qu’il y avait des religieuses mais parce que ça ressemble (de loin ) à un couvent. En fait c’était un palais.

Le site est splendide, probablement un des mieux conservés du Yucatan… mais malheureusement le spectacle projeté n’est pas particulièrement palpitant.

On apprend que les historiens ne savent en réalité pas grand chose de cette mystérieuse cité Maya. La région est restée longtemps peu peuplée car les cénotes y sont moins nombreux qu’ailleurs dans le Yucatan et l’eau est rare. La situation change au VIIIe siècle grâce à un progrès technique : la construction de chultuns, des citernes souterraines où l’on peut stocker l’eau a permis la naissance de cette ville antique. Malgré tout,elle ne sera habitée que pendant 150 ans. Encore une cité Maya mystérieusement abandonnée au Xe siècle bien avant l’arrivée des conquistadores : famine ? guerre ? personne ne sait. Son nom signifie « 3 fois construite », cité abandonnée

On revient à l’hôtel et on commence à avoir un sérieux petit creux. On va voir au resto un peu guindé sauf que Loïc nous y fait une grosse crise, on ne pourra donc  pas manger là :-(.

On prend alors la voiture : 20 bornes jusqu’au village le plus proche mais tous les resto aux alentours sont fermés, re  🙁

On revient sans rien, prêts à jeûner mais on finit par trouver une solution en commandant au bar 3 assiettes de frites qui seront livrées dans la chambre,  ça fera l’affaire. On n’est pas si mal ici en fait !!!

Le lendemain matin, au programme c’est visite de la cité de Uxmal (de jour cette fois). On connait le chemin à pied c’est à 5 minutes à peine.

On ne se lasse pas de claquer fort dans nos mains, pour que la Pyramide du Devin imite le cri d’un oiseau.

Décidément les enfants adorent visiter ces cités perdues mayas

Cette pyramide de 35 mètres mi ronde mi carrée est atypique. Elle contient au moins 5 temples exceptionnellement sculptés, décorés et colorés

On retourne au Quadrilatère des Nonnes (lieu du son et lumière d’hier)

Le site est très beau. On en a déjà vu une partie  mais c’est différent de jour  et on apprécie vraiment  beaucoup. En plus ce n’est pas bondé de touristes. On décide de prendre notre temps, la Ruta Puuc attendra le lendemain.

Le style puuc dont fait partie Uxmal est caractérisé par de longues façades comme ici : 120 mètres de long! ornées de mosaïques le plus souvent dédiées à Chaac, le dieu de la pluie. Partout des sculptures de serpents, d’oiseaux et autres animaux

Les mayas n’avaient pas découvert la clef de voûte ce qui explique la petite taille des portes et des pièces à l’intérieur des bâtiments.

L’édifice nord, le plus élevé, correspondrait au monde céleste ; l’édifice sud, le plus bas, à l’inframonde et les édifices est et ouest, construits à un niveau intermédiaire au monde du milieu, c’est-à-dire le monde terrestre

On traverse le terrain de jeu de balle inauguré par Chan Chak K’ak’nal-Ajaw en l’année 901 comme l’atteste une inscription.

Le but du jeu était de faire passer la balle de caoutchouc au travers des anneaux. La balle ne pouvait être touchée qu’avec les genoux, les coudes, les hanches ou les fesses mais ni avec les mains ni avec les pieds. Ce jeu aurait parfois pris un caractère rituel et il pouvait servir à des fins divinatoires ou pour résoudre des conflits ; la trajectoire de la balle était censée représenter la course du soleil et les anneaux  des extrémtés le levant et le couchant

Les terrains de jeu de balle ne manquent pas dans les villes de la région de Puuc. A Uxmal, seul celui la  a été trouvé. Son état, très détérioré, révèle deux parties qui composent les côtés du terrain et où étaient les anneaux par lesquels la balle devait être introduite. Ces anneaux ont été retrouvés au pied de ces structures.

Sa signification est liée au mouvement des étoiles et à la lutte de la lumière contre les ténèbres. Dans la zone maya, des histoires liées à ce jeu sont rassemblées dans le codex popol Vuh. Dans la culture maya le sens des jeux est lié à la vie et à la mort, selon leurs croyances de la religion dualiste avec le dieu Chaac représentant la fertilité et le dieu le Puch comme icône de la mort.

Vamos!

Attaquons l’ascension de la Grande Pyramide

Encore une vue à couper le souffle !

Nous voici devant Palais du Gouverneur (Palacio del Gobernador) reposant sur une énorme terrasse de trois étages, de 181 mètres sur 153. 

Video:

Un lieu  fascinant pour toute la famille!!!! Le Mexique est vraiment un pays plein de surprises

Sur le site, on trouve un petit snack où manger le midi, une aubaine. On se régale avec des plats de poulet et Alex goûte le “chaya maya” une boisson locale typique à base de plante

Pas mal du tout cette petite cerveza!

les écoliers sont en sortie éducative, sur les traces de leurs ancêtres

videos :