Foz do Iguaçu (Brésil) : on se met en route tranquille car on a un programme pas trop chargé aujourd’hui. On a prévu d’aller voir le barrage d’Itaipu, qui alimente en électricité presque tout le Paraguay et une bonne partie du Brésil
On va donc tranquillement à pied à la gare routière.Puis on prend le bus après s’être renseignés et là … après 30 minutes de trajet on se rend compte qu’on s’est trompé de bus…
La dame qui tient la caisse dans le bus connait un peu la langue espagnole. Du coup on arrive à se comprendre et elle nous explique gentiment comment arriver à bon port. Pas si simple …
On doit redescendre pour attendre un autre bus sur le bord de la route, un 101 ou un 102 , mais il n y en a pas beaucoup !!! Donc on attendra longtemps sous un soleil de plomb….
On y arrive enfin. Et nous voici à l’entrée d’Itaipu Binacional qui sert également de frontière entre le Brésil et le Paraguay. Le barrage a été construit sur le Rio Parana qui sépare les 2 pays.
A l’entrée du site après avoir payé nous sommes très sérieusement contrôlés par le service de sécurité. Ici on ne plaisante pas. C’est un site très très sensible pour les 2 nations. On ne peut pas visiter l’intérieur de l’usine hydro-éléctrique avec des enfants, on ne fera donc que le circuit panoramique.
Alex admire la maquette du site
La visite commence par un film très sympa où on apprend qu’Itaipu veut dire “la pierre qui chante” en guarani.
On nous explique que le Paraná est un fleuve qui avec ses affluents constitue un des plus vaste réseau hydrographique de la planète (le troisième après l’Amazone et le Mississippi).
Que le barrage est un ouvrage “écologique” permettant de produire énormément d’électricité “propre” et “verte”
suffisamment pour produire 15% des besoins en élécricité du Brésil et 80% des besoins en électricité du Paraguay. Impressionnant mais, mais… plus tard on en saura un peu plus sur la réalité des faits….
Un ouvrage colossal ayant nécessité 380 fois plus de fer et d’acier que la Tour Eiffel
Nous attendons ensuite la visite guidée en bus devant ce robot des Jeux Olympiques de Rio 2016
Le barrage d’Itaipu est aujourd’hui le second au monde en puissance installée (après le barrage des Trois-Gorges en Chine) et reste le premier en quantité cumulée d’énergie produite.
Le barrage d’Itaipu est selon l’American Society of Civil Engineers l’une des sept merveilles du monde moderne.
Il mesure près de 200 m de hauteur et 8 km de long !
On prend un 1er bus , puis un 2ème bus qui fera 2 stops avant de nous ramener là où le premier bus nous avait laissés… c’est décidément une journée de bus 🙁
L’audioguide espagnol ou anglais nous aide bien
Au total 20 turbines 3300 tonnes. Chaque turbine produit assez d’électricité pour alimenter une ville de 2,5 millions d’habitants
Nous avons franchi la frontière : nous voici au Paraguay
Pas de douane ni de coup de tampon pour nous zot visiteurs
Le lac de retenue de près de 30 000 millions de m3 et de 135 000 ha… un joli point d’eau utilisé comme parc de loisirs nautiques
les rampes de secours en cas de crue diluvienne pour shunter les turbines. Lorsque les vannes sont ouvertes le débit atteint 4 fois celui des chutes d’Iguazu
Nous revenons du côté Brésilien.
Tout ça est bien joli… sur le papier…
Mais nous découvrirons en discutant avec les brésiliens que nous croiserons et en nous documentant que :
Le barrage d’Itaipu, en dehors de son utilité , a eu aussi un lourd impact sur l’environnement. Pour sa construction il a fallu :
– déforester massivement et inonder de terres agricoles et de villages entiers (au total 1500 km2)
– déplacer des populations (10 000 familles)
– créer des réserves tampons furent crées pour sauver quelques 25000 animaux de la noyade
– engloutir la cascade des Sept Chutes, qui était non seulement un site touristique et naturel important en Amérique du Sud mais aussi les plus importantes chutes d’eau du monde en volume (cinq fois plus de débit que les chutes du Niagara). Afin de faciliter le transport sur le lac artificiel, le gouvernement brésilien fit dynamiter les rares éléments encore au-dessus de l’eau, ne laissant plus aucune chance de voir un jour renaître les Sept Chutes.
La question environnementale ne fut abordée qu’à l’arrivée de l’Argentine à la table des négociations, mais seulement parce que la libération du réservoir du barrage aurait pu inonder la capitale argentine.
Les termes du traité de gestion du barrage furent aussi l’objet d’un mécontentement général au Paraguay. En effet la gestion du barrage était gérée par un monopole brésilien fixant la répartition et le prix de revente de l’électricité. Désormais le Paraguay peut vendre directement l’énergie au Brésil, sans intermédiaire.
Après une journée complète de bus (7 différents au total) nous rentrons à la gare routière de Foz do Iguaçu
On retourne enfin à la maison à pied en refaisant un arrêt au petit épicier du coin. Apéro, cuisine puis repas et dodo 😉
Le lendemain nos sacs sont prêts et nous quittons Foz do Iguaçu en début d’après-midi
Direction l’aéroport. Emilio, le taximan ne nous a pas oublié, il nous fait mal au cœur : ce vieux papi sourd qui est obligé de travailler encore à son âge ! La vie peut être rude pour les travailleurs au Brésil
Et maintenant”je vais à Rio, de Janeiro” !!!!
Comme le dirait Cloclo :
C’est parti !!!! On est quand même un peu stressés vu tout ce qu’on a entendu sur l’insécurité à Rio mais bon…
On décolle du petit aéroport perdu dans la jungle
Les chutes d’Iguazu vues de l’avion
En video :