Le Coup de Canon de la Fortaleza de San Carlos de la Cabaña de la Habana

Mercredi 25 avril 2018 : Le port de La Havane. Cuba.

Il est presque 19h00

Après avoir vadrouillé à pied dans la vieille ville, on va à l’embarcadère prendre le ferry : notre objectif est d’atteindre l’autre berge pour monter ensuite à pied jusqu’à la forteresse.

Les employés se bousculent les uns les autres. On est obligé d’insister pour qu’ils répondent à nos questions car on cherche à aller à la Cabaña juste de l’autre côté de la rade. On arrive finalement tant bien que mal  à avoir des billets pour monter dans un barco.

En 10 minutes, on s’approche de la berge

Au loin on aperçoit la Statue du Christ

Magnifico

Les remparts de la Forteresse

En video :

Une fois de l autre côté, 

on fait une petite balade en grimpant au milieu des détritus

On surplombe le port, la baie de la Havane, et la ville

On arrive au pied du Christ…, très réussi même si moins impressionnant que celui de Rio

Après l’attaque du palais présidentiel, l’épouse de Batista, craignant pour la vie de son mari s’engage à faire construire une sculpture du Christ qui pourrait être vue de l’ensemble des habitants de La Havane si son époux n’est pas tué par les opposants au régime. Fabriqué en Italie : 20 mètres de haut et en marbre de Carrare. Elle est bénie par le Pape Pie XII, puis arrive à Cuba en bateau en 1958.  Quelques jours après, les révolutionnaires de Fidel Castro prennent La Havane. La statue est alors laissée à l’abandon par l’idéologie communiste hostile à la religion. Le Christ de La Havane est ensuite  touché par la foudre plusieurs fois mais reste debout.  C’est après la chute de l’URSS que le régime castriste permet la visite de la statue, alors située une zone militaire inaccessible.

La ville au crépuscule

C’est ici que Ernesto Che Guevara installe son quartier général lorsqu’il était procureur d’un tribunal révolutionnaire, chef de l’industrie et de la réforme agraire, et directeur de la banque nationale.

Après la prise du pouvoir de la révolution cubaine en 1959, de nombreux procès et exécutions de complices du dictateur Batista eurent lieu ici, sous la supervision de Che Guevara. Des volontaires sont invités à participer au peloton d’exécution comme des membres des familles des victimes par exemple. Certains condamnés à mort doivent, devant leurs parents proches, justifier leur exécution. Che Guevara y recevra le surnom de « petit boucher (carnicerito) de la Cabaña » ceci nous a été confirmé par plusieurs habitants de La Havane qui ont perdu des proches dans ces circonstances troubles. A l’époque il ne fallait pas être dissident, ni catholique, ni homosexuel.

Ce n’est pas vraiment l’idée du héros révolutionnaire “El Che” que l’on se fait en Europe.

Malgré tout on le disait proche du peuple. Lorsqu’il était ministre, il n’hésitait pas à passer ses week-end et ses soirées en se remontant les manches pour travailler aux champs avec les paysans, dans les usines avec les ouvriers et dans les hôpitaux pour aider le soignants.

C’est tout le paradoxe de l’ “homme nouveau”

Puis on passe devant un avion de chasse

Des canons

C’est une expo de missiles et armes russes

La crise des missiles de Cuba (1962) a opposé les États-Unis et l’Union Soviétique au sujet des missiles nucléaires soviétiques pointés en direction du territoire des États-Unis depuis l’île de Cuba.

Cette crise a mené les deux blocs au bord de la guerre nucléaire.

Elle se solda par un retrait des missiles par l’URSS en échange d’un retrait de certains missiles nucléaires américains de Turquie et d’Italie, et par une promesse stipulant que les États-Unis n’envahissent plus jamais Cuba.

“Nous possédons des projectiles moraux de large portée qui ne peuvent pas être démantelés et ne seront jamais démantelés ! Et ceci est notre arme stratégique, défensive et offensive, la plus puissante !  ”
Fidel Castro Ruz, 1er novembre 1962

La carcasse d’un avion de l’US Air Force abattu par l’armée Cubaine

On se rapproche visiblement d’un haut lieu touristique car les américaines taxi sont là

Une bonne après-midi de marche…

Et on atteint la forteresse de San Carlos de la Cabaña.

Elle a été construite en 1763 par l’Espagne alors que Cuba était l’une de ses colonies. C’est l’une des plus grandes forteresses coloniales du continent américain.

Nous franchissons les douves et les murailles

Par terre, un fameux cigare Montecristo de la Havane

Nous rentrons dans l’imposante forteresse

Ici il y a plusieurs musées, une église désacralisée, et des étals de souvenirs pour touristes.

D’ici on domine toute la ville de La Havane

Les canons sont bien là

Les Forces Militaires Coloniales arrivent !

On a juste le temps de manger. On trouve un restau à l’intérieur du fort. Vu de loin ça a de la gueule. C’est dans un vieux bâtiment style caveau.

Avec le personnel stylé qui va avec

Les lieux sont vides. On est presque tout seuls.

Sauf que ça caille vraiment, il fait humide, et il n’y a pas grand chose à manger comme partout à Cuba (riz-poulet-porc trop cuit et c’est tout). Même ici le rationnement est de mise. Cuba est loin d’être une destination gastronomique. On sortira le ventre à moitié vide. Dommage !

Le spectacle du tir va commencer !!!! Voici la Ceremonia del Cañonazo de las Nueve

un peloton formé d’un éclaireur muni d’une torche et des soldats armés de vieux mousquets et vêtus en uniforme d’époque

Des artificiers

L’éclaireur harangue la foule

Quelques minutes avant 21 h, au son d’un tambour battant.

arrivent le porte drapeau et les artilleurs

Les officiers donnent leurs instructions

Mise à feu 

A neuf heures pile, pétante : boummmm !

ça dépote !!!! On a les oreilles qui sifflent

Ainsi tous les soirs, depuis 1674, un coup de canon se fait entendre à travers toute la ville de La Havane à neuf heures pile du soir, rappelant le couvre-feu et la fermeture des portes de la ville pour la protéger des éventuelles attaques pirates.

En video :

 

On rentre en taxi avec un taximan plutôt sympa qui essaie de se faire embaucher pour nous balader au long cours, mais ça n est vraiment pas dans nos tarifs, on ne le rappellera pas.

La cérémonie en vidéo :

 

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