Terre de Feu Porvenir : les Selk’nam, les Croates, les chercheurs d’or

Porvenir. Notre logement est très bien. Une petite maisonette…

…confortable, bien chauffée…( et çà permet de sécher les chaussettes!)

, … bien équipée…sauf les couteaux qui cassent ;-). Ils sont intolérants au froid ?

Et la machine à laver neuve qui était restée bridée, qui du coup a failli exploser quand on l’a mis en route. On n’a pas les outils pour enlever les vis donc on “whatsapp” la proprio. Pas de bol, elle vient de partir à Punta Arenas !!! Mais elle nous envoie ses filles qui viennent régler le problème avec le sourire, bien qu’il soit plus de 22 heures !

Une petite partie de Catane

un peu de coloriage ….

les petits schroumpfs sont bien au chaud

Seule contrariété, on a perdu la liseuse bleu ciel 🙁
(dans le bateau ? dans le bus ? dans le 4×4 ?)

Bon , on a du faire tout ce qu’ il y avait à faire à Porvenir (ou presque) sur la premère journée

Que va t-on faire les 2 jours suivants ?

Ben justement NE RIEN FAIRE , juste profiter et se promener car on se sent bien ici et le soleil est présent malgré le froid

Les habitants sont souriants, accueillants et pas du tout gavés par les touristes. C’est souvent le cas dans les lieux où la nature est hostile, et ici c’est encore plus vrai !

On fait nos courses à la petite tienda du coin. Les enfants sont vraiment chouchoutés.

La radio de la “fin du monde”

Porvenir est une petite ville  colorée

Et on adore s’y promener à pied, nez au vent.

Des messages de paix partout

de la bonne bière australe

On y a même presque trouvé un Scythe  !

Bon la plage de cette Terre de Feu est un peu vaseuse et non baignable pour nous autres 

mais parfaite pour une grande promenade vivifiante en front de mer

Les anciens tuyaux de chantier ont été reconvertis en aires de jeu

Les  maisons sont couleur crème glacée

Une importante communauté de Croates vit ici depuis l’époque de la ruée vers l’or. Donc ce soir on a décidé de goûter la gastronomie locale au Club Croata

Avec un bon vin chilien évidemment

et  une jolie vue sur la mer

Un cadre à l’ancienne, plutôt chic, à prix doux, où on se régale. Le service est très sympa , spécialités de crabe, saumon au câpres pour les petits. On ne s’est pas privés

Lasagnes de crabe

Saumon aux câpres

et poisson local en papillote à tomber par terre

Au retour, on croise plein de gens qui préparent leur soirée; apparemment ici, le samedi soir est bien arrosé ! On s’en rend compte avec nos voisins mais c’est une ambiance bon enfant, avec chants et rires jusqu’au milieu de la nuit

Le lendemain ,on refait une belle promenade en ville et on en profite pour visiter le musée municipal. C’est une bonne surprise et ça aurait été dommage de l ‘ignorer . Il est bien fait, instructif et agréable à découvrir

 

Une tienda croate reconstituée

Une chouette vieille voiture

un observatoire

“Allo Houston, ici la Terre de Feu”

des colons français aussi

Des vagues migratoires vers les mines d’or

des vertèbres de baleines

Une momie

plutôt bien conservée… ça impressionne beaucoup  les enfants, et nous aussi !

les vêtements traditionnels des Selk’nam en peau de guanaco (les lamas d’ici)

Les Selk’nam étaient un petit peuple amérindien, disparu depuis le milieu du xxe siècle. Ces chasseurs nomades habitaient ici sur la Grande Île de Terre de Feu.

Ils étaient chasseurs et cueilleurs et se nourrissaient principalement du guanaco, qu’ils chassaient avec de petits arcs et des flèches à pointe de  pierre. 

En plus du guanaco, ils s’alimentaient de divers autres animaux : manchots, cétacés, crustacés, cormorans… et aussi en abondance un champignon parasite du Nothofagus, le Cyttaria.

Ils étaient peu vêtus par rapport du climat rude qui règne ici.

Ils allumaient donc des feus pour se réchauffer. C’est d’ailleurs les feux allumés par ceux-ci, et qui étaient visibles depuis l’océan, qui donnèrent son nom à l’archipel: la Tierra del Fuego.  Ce nom fut choisi par Magellan, premier Européen à atteindre en 1520 les îles et à traverser le détroit qui porte aujourd’hui son nom.

Pendant des siècles ce petit peuple vivait en harmonie avec les premiers colons européens

À partir de 1880, les propriétaires terriens d’estancias (ferme d’élevage), principalement d’origine britannique, commencèrent la colonisation des terres des Selk’nam. Celles-ci, qui étaient un espace libre pour ces chasseurs nomades, furent en grande partie clôturées par le développement de l’élevage. Beaucoup de Selknam brisèrent ces nouvelles clôtures afin de continuer à chasser librement pour se nourrir. Ils tuèrent des moutons importés, qu’ils appelèrent les « guanacos blancs ». 

Bénéficiant de la passivité, si ce n’est de la complicité des gouvernements chilien et argentin, des éleveurs firent de la réaction des indigènes un prétexte pour s’organiser en milices ou recruter des tueurs à gages, afin de les chasser et les assassiner. Inférieurs en nombre, et disposant seulement d’arcs et de couteaux, ces Amérindiens se défendaient malgré tout.

Les colons se concertèrent alors et projetèrent l’extermination des hommes ,et la déportation dans des réserves -sorte de “zoos humains” -en Europe d’une partie des femmes et des enfants selknam.

Cette fresque très émouvante montre une réalité longtemps méconnue du public.

les chasseurs de prime étaient payés , par lot  d’une tête et d’une main de selknam ramené

L’extermination des Selk’nam, longtemps ignorée ou occultée par l’histoire nationale, fut reconnue comme un génocide en 2003 par une commission instituée par le gouvernement chilien, la « commission pour la vérité historique et un nouveau traitement des peuples indigènes », et des sénateurs chiliens proposèrent en 2007 de reconnaître officiellement le génocide.

Plus recemment,la ville a été aussi le lieu dramatique de plusieurs incendies 

Aujourd’hui, on y vit en paix. Et les enfants peuvent s’y défouler tranquillement

L’ université miniature

et les maisons à la pistache

Après ces quelques jours de repos, il est temps pour nous de quitter la Grande Île de Terre de Feu pour revenir sur le continent, direction Punta Arenas “en barco” en traversant le détroit de Magellan

Terre de Feu : Porvenir et les Manchots Royaux (Parque Pingüino Rey)

De Punta Arenas, 2h30 pour traverser le détroit de Magellan en bateau, direction Porvenir en Terre de Feu

Avec le show des baleines

Alex est sur le pont

les cheveux en pétard

Au cours de la traversée, une française, Marjolaine, démarre la conversation avec nous. Elle et son compagnon Félix voyagent en Amérique du Sud pour plusieurs mois. Il sont très sympa. Et,chose incroyable, ils ont vécu 2 ans à la Réunion à la Ligne Paradis. On a donc été voisins !

Nous apercevons la Terre de Feu toute proche

Et nous voici à Porvenir, avec son petit port de pêche

A l’arrivé on s’aperçoit que le débarcadère est isolé, à 8 km du centre ville. On ne sait pas trop comment y aller. Taxi ? Non, on improvise en prenant un mini-bus archi bondé.

On discute avec Marjolaine et Felix. On aimerait tous aller voir la colonie de pingouins royaux. Mais aucune agence d’ici n’a répondu à nos mails et toutes semblent avoir mis la clé sous la porte!

On essaie alors de négocier l’excursion avec les chauffeurs car manifestement, il n’y a plus aucun tour opérateur sur place et c’est système D,  voire au culot

Ca discute ferme

Après nous avoir amenés à notre nouvelle maison pour déposer nos sacs, on se donne rendez vous avec le chauffeur une heure plus tard, le temps de réfléchir à sa proposition , et de faire 2 ou 3 courses pour grignoter un petit quelque chose; On finit par trouver un terrain d’entente. On mange rapido et on démarre en tout début d’après-midi. Notre chauffeur de bus revient transformé en pilote de 4×4.

Il est très gentil et nous explique plein de choses sur sa vie ici, en Terre de Feu Chilienne. La route qui mène à la colonie de pingouins est une piste défoncée: 100 km et 2 heures de route….

Nous sommes à 8 dans la voiture !!!
– 2 dans le coffre (Alex et Marjolaine) et c’est tape-cul !
– 4 à l’ arrière (M et Mme Glück, Victor et Loïc)
– et 2 à l’avant (notre conducteur et Félix)

Alex, Loïc et Victor racontent leur vie à Marjolaine qui a l’air d’apprécier le contact de nos 3 loulous

on parle beaucoup avec Marjolaine et Felix pendant la route. Il partagent la même passion du voyage mais aussi du jeu de société. Elle est kiné et lui est plombier.

Un vrai bon moment sur cette piste du bout du monde

Nous longeons la côte de Bahia Inutil

Et pendant la route nous avons droit aux 4 saisons : pluie, soleil, brouillard, vent, grelons,… notre chauffeur nous dit que c’est tous les jours comme ça !

Au pied des collines il nous montre des objets insolites…

… des tanks de l’armée, abandonnés

Allez encore 50 km !

Et nous y voici. 

ça caille un peu, on voit enfin les manchots royaux !!! 

Cette colonie a été découverte récemment. Les amis en smoking peuvent mesurer jusqu’à 95 cm

Et même eux, avec le froid, ils sont obligés de de dandiner et de se frotter les uns aux autres pour se réchauffer

On reste environ 1 heure sur place et les enfants courent et se défoulent un peu, çà rechauffe !

On a nos tenues d’explorateurs 

Allez c’est reparti pour 2 heures de piste pour rentrer à Porvenir. Cette fois c’est Dame Glück, Loïc et Victor qui voyageront dans le coffre

Les guanacos (les lamas locaux) sont de sortie

Et nous regardent passer…..

Nous revenons en fin d’après midi par la colline des amoureux dominant la ville de Porvenir

C’est une petite ville de 6000 habitants aux maisons colorées

Et pas une maison à des kilomètres à la ronde. Une petite ville isolée

Nous voici rentrés chez nous après 4 heures de piste (250 km AR). Bravo à notre chauffeur ! 

 

On prend l’apéro à la maison avec Félix et Marjolaine, qui repartiront planter leur tente le soir venu. Ici le soleil se couche très tard à cette saison.